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CHAPITRE X

toujours, par l’effet de la diversité de Croyance. Considérant que c’est dans le Grand Véhicule qu’on en atteint régulièrement le comble, le Sage doit toujours donner par choix sa Croyance au Grand Véhicule.

Il est entendu que chez les passionnés, la Croyance est pareille à un chien ; chez ceux qui en sont aux Unions d’ordre mondain, à une tortue ; chez ceux qui ont le Sens de soi, à un serviteur ; chez ceux qui ont le Sens d’autrui, à un roi. Ensuite, après qu’il a bien fait entendre ce Sens, il exhorte à la Croyance au Grand Véhicule .

Un vers pour proscrire le relâchement de la Croyance.

11. Puisque des créatures, hors mesure, nées dans la condition humaine, arrivent chaque instant à la Parfaite Illumination, on ne doit pas admettre de relâchement.

Pour trois raisons, le relâchement est déplacé : 1° Parce que, dans la condition humaine, on arrive à l’Illumination ; 2° Parce que continûment on y arrive ; 3° Parce qu’on y arrive hors mesure.

Deux vers pour spécifier les Mérites de la Croyance.

12. Comme on s’assure du Mérite en donnant à manger aux autres, mais point en mangeant soi-même, ainsi il en est de la grande production de Mérites

13. énoncée dans les Sûtras ; on l’obtient en prêchant l’Idéal qui a pour Fond le Sens d’autrui, mais on ne l’obtient pas en prêchant l’Idéal qui a pour Fond le Sens de soi.

Si on donne de la nourriture, il s’en suit un Mérite, parce que l’acte a trait à autrui ; si on mange personnellement, il n’y en a pas, parce que l’acte a trait à soi. Quand les Sûtras parlent du grand mérite qui vient de prêcher l’Idéal du Grand Véhicule, c’est qu’il a pour Fond le Sens d’autrui . Il n’en va pas de même de la prédication de l’Idéal des Auditeurs, qui a pour Fond le Sens de soi.

Un vers sur la possession des fruits de la Croyance.

14. Le Sage, qui a ainsi produit une grande Croyance au