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CHAPITRE IX

Il explique le même Sens dans ce troisième vers :

Comme elle est le Signe de la production du joyau si grand, si vaste, qu’est l’Idéal, elle semble une mine de joyaux ; comme elle cause pour les êtres la production des moissons de Blanc si grandes, elle devient un nuage en donnant aux créatures la pluie de l’Idéal, pluie si grande, si bien disposée, inépuisable. Voilà comment il faut faire l’analyse des mots.

Cette Bouddhaté est un Refuge que rien ne surpasse ; cinq vers.

7. La Bouddhaté est toujours un rempart contre toute la troupe des Souillures, contre toutes les mauvaises actions, contre la naissance et la mort.

Il montre en abrégé dans ce vers que la Bouddhaté est un Refuge en tant qu’elle sert de rempart contre les Souillures, les actes, la naissance, la Pleine-Souillure.

8. Contre toutes les calamités, contre l’enfer, contre les faux Moyens, contre le Corps Réel[1], contre le Petit Véhicule ; elle est donc le Refuge suprême.

Dans ce second vers, il montre en détail qu’elle est un rempart contre les calamités etc… Rempart contre toutes les calamités ; par l’efficacité du Bouddha, les aveugles recouvrent la vue, les sourds l’ouïe, les esprits distraits un esprit bien assis, les troubles sont supprimés etc[2]… Rempart contre l’enfer ; l’éclat du Bouddha délivre ceux qui y sont et consolide ceux qui n’y sont pas. Rempart contre les faux Moyens ; elle redresse les vues des hérétiques. Rempart contre le Corps Réel ; elle mène au Pari-Nirvâṇa par deux Véhicules ; elle fait du Grand Véhicule le Passage-uniforme pour ceux qui ne sont pas définitivement d’une Famille.

  1. Satkâyaḍṛsṭi. Tib. ‘jig chogs la lta ba « regarder l’ensemble du périssable » ; chin. chen kien « regarder le corps ». Le pâli dit sakkâyadiṭṭhi, que les commentateurs expliquent par sat-kâya ou sva-kâya. C’est l’hérésie par excellence aux yeux des Bouddhistes, celle qui affirme l’existence personnelle. Elle est, pour Asaṅga, identique à la pleine-souillure » (saṃkleça ; XVIII, 92).
  2. C’est la liste traditionnelle des miracles que produit la présence d’un Bouddha. Cf. Jâtaka, Nidâna, I, 51 ; Lal. Vist. 86, 8 sqq. ; M. vas. I, 254 ; Divvâv. 365, 2 (Açoka).