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CHAPITRE VIII

l’Aptitude. Sa nature propre, c’est que la Mémoire ne perd rien de ce qui a été entendu, médité, pratiqué, fait depuis longtemps, dit depuis longtemps, et qu’elle a bien pénétré le sens de ce qui a été dit bien ou mal. Son acte, c’est la capacité de produire une Sapience Supra-mondaine.

Un vers sur la Per-maturation de Récupération de la vigueur.

8. Nourrir les deux Principes par les deux Biens, rendre le Fond capable de produire le fruit, réussir dans ses désirs, naître au premier rang dans le monde, c’est là l’Indice de Per-maturation en fait de Susception de forces.

Pour cette Per-maturation, sa raison, c’est que la semence du couple Mérite-et-Savoir est fortifiée par le couple Mérite-et-Savoir. Sa nature propre, c’est que le Fond est adapté à l’Acquis. Son acte, c’est la réussite des désirs et la naissance au premier rang dans le monde.

Un vers sur la Per-maturation de l’Inébranlabilité.

9. Tendance à critiquer les Raisonnements sur la bonne Idéalité, profit tout-particulier, affaiblissement de l’Aile adverse, impuissance perpétuelle des Démons à faire obstacle, tel est l’Indice de la Per-maturation d’Inébranlabilité.

La raison de cette Per-maturation, c’est la Tendance produite par la critique des Raisonnements sur le Bon Idéal. Sa nature propre, c’est que les Démons sont impuissants à faire obstacle désormais ; le Démon ne peut plus faire obstacle. Son acte, c’est l’Acquis tout particulier et l’affaiblissement de l’Aile adverse. Un vers sur la Per-maturation d’intégralité des Membres de l’Abandon[1].

10. Accumulation de Bien, capacité d’effort dans le Fond, discernement très éminent, délice au Bien, chez le fils des Vain-

  1. Prâhâṇikâṅga. À défaut d’une liste sanscrite, je résume la liste palie correspondante des cinq padhâniyaṅga (v. inf. samyak-prahâṇa = °padhpana en pâli) : la foi (saddho hoti), la santé de corps et d’esprit (appâhâdho appâtaṅko), la droiture et la loyauté (asaṭho amâyâvî), l’énergie (âraddhaviriyo), la sapience (paññavâ). Pour le développement de ces cinq rubriques, v. p. ex. Majjh. N. II, 95 et 128.