Page:Lévi - Le Népal, t1.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
LE NÉPAL

La Bagmali (Vâgmatî) recueille toutes les eaux qui descendent de ces pentes pour arroser le Népal. Elle naît sur le versant septentrional du Sheopuri, coule d’abord dans une gorge profonde entre le Sheopuri et le Manichur, tombe en cascade dans la vallée, y serpente ; puis, grossi de nombreux affluents, le torrent se transforme en rivière, force une première fois le passage au pied des collines qui portent Chobbar, se dirige vers le renflement méridional dans la vallée, s’échappe par la brèche étroite de Kolpal, et pénètre alors dans une région entièrement inconnue, que des rapports contradictoires représentent tantôt comme impraticable, tantôt comme aisément accessible ; elle atteint les Collines de Grès à Hariharpur, traverse le Téraï, entre en territoire britannique, traîne ses eaux ralenties en des canaux inconstants, et va s’unir au Gange en aval de Monghyr, entre le confluent de la Gandaki et le confluent de la Kosi.

Le principal des affluents népalais de la Bagmati est la Bitsnumati (Viṣṇumatî) qui naît sur le flanc méridional du Sheopuri, suit assez fidèlement le pied des montagnes et va se déverser dans la Bagmati presque au centre de la vallée. Les autres cours d’eau ne sont, pendant la saison sèche, que d’humbles ruisselets ; leur importance religieuse oblige pourtant à les mentionner : sur la rive droite le Dhobi-Khola et le Tukhucha, sur la rive gauche la Manhaura (Manoharâ) ou Manmati (Maṇimatî) qui sort du mont Manichur, la Hanmatî (Hanumatî) qui sort du Mahadeo-pokhri, et la Nikhu qui vient du Phulchôk.

Tous ces cours d’eau présentent le même caractère ; nés en dehors de la région des neiges, nourris par des sources, ils s’enflent brusquement à la saison des pluies ; le ruisseau de la veille devient alors un torrent impétueux qui se fraie sans effort un vaste lit dans le sol d’alluvions ; à la longue, le lit, creusé toujours plus profondément, prend