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Mihirakula, doué de talent et de sagacité, né brave et intrépide, avait demandé un religieux bouddhiste pour discuter avec lui, comment la communauté eut l’imprudence ou la hardiesse de lui envoyer un de ses anciens serviteurs entré dans les ordres, d’où fureur du roi : « Il publia un décret qui ordonnait d’exterminer dans les royaumes des cinq Indes tous ceux qui continueraient à suivre la loi du Bouddha, d’expulser les religieux, de ne pas en laisser un seul ». Le roi du Magadha, Bālāditya, s’indigne des supplices infligés par Mihirakula et de la tyrannie qu’il exerçait. Mihirakula marche contre lui, il est vaincu, fait prisonnier ; Bālāditya va l’envoyer à la mort « pour s’être abandonné à la cruauté comme une bête féroce et pour avoir commis des crimes qui ne méritent pas de pardon ». La mère du vainqueur intervient, sollicite la grâce du vaincu. Docile aux ordres de sa mère chérie, Bālāditya eut pitié de ce prince dépouillé de son royaume, lui donna en mariage une jeune fille, le traita avec la plus grande distinction. Mihirakula, ayant perdu sa couronne, s’enfuit et alla se cacher dans les montagnes et dans les déserts ; puis, se dirigeant vers le nord, il chercha un asile dans le royaume de Cachemire. Le roi du Cachemire le reçut avec les plus grands honneurs. Ému de pitié en voyant qu’il avait perdu son royaume, il lui donna des terres et une ville. Au bout d’un certain nombre d’années, Mihirakula se mit à la tête des habitants de la ville qu’il gouvernait, tua par ruse le roi du Cachemire et se mit lui-même sur son trône. Profitant de sa victoire et de la terreur qu’il inspirait, il alla dans l’ouest pour châtier le roi du Gandhāra, lui dressa une embuscade et le tua. Ensuite il extermina toute la famille royale et les ministres, renversa les monuments