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un certain Song Yun originaire de Touen-houang que l’impératrice douairière Hou, de la dynastie des Wei du Nord, avait envoyé dans les Pays d’Occident en 518 pour y chercher des textes sacrés et pour y accomplir, en son nom et à son intention, une série d’actes méritoires dans les sanctuaires des lieux saints. Song Yun partit avec un cortège de moines ; en 520 il était au Gandhāra ; il rentra en Chine vers le début de l’an 523.

Depuis le voyage de Fa-hien, les relations entre l’Inde et la Chine n’avaient pas cessé ; la voie de terre, de plus en plus périlleuse dans l’anarchie du ve siècle, était naturellement moins en faveur que la voie de mer, où la navigation prenait sans cesse plus d’activité. Tandis que Fa-hien était encore dans l’Inde, le religieux Tche-mong partait avec seize moines de Tch’ang-ngan en 404, suivait la route du Nord par Koutcha, gagnait Khotan, l’Iran, le Gandhāra, suivait fidèlement les traces toutes récentes de Fa-hien, prenait même à Pāṭaliputra une nouvelle copie des ouvrages que la complaisance d’un brahmane avait procurés à Fa-hien et rentrait en Chine par le pays de Chou (Sseu-tch’ouan) en 424. La relation qu’il avait écrite est malheureusement perdue. En 420, un moine de Houang-long (Tche-li), nommé Fa-yong, avec une troupe de vingt-cinq personnes, prenait également la route du Nord, visitait Caboul, le Penjab, la vallée du Gange et retournait par mer à Canton. La menace des invasions barbares poussait les rois de l’Inde à chercher en Chine des alliances : en 428 la cour des Song recevait à Nankin (donc par la voie de mer) un envoyé du roi « Aimé de la Lune » Yue-ai, souverain de Kia-pi-li dans l’Inde (T’ien-tchou), qui apportait entre autres présents des bijoux et des perroquets