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principautés grecques de Bactriane des principautés grecques de l’Inde. Mais la puissance grecque dans l’Inde était encore assez fermement assise pour barrer la route à des concurrents. Les goûts aventureux et nomades des Çaka trouvèrent d’autres issues ; des groupes allèrent se tailler des fiefs dans les hautes vallées des rivières qui descendent du Pamir vers l’Oxus ; d’autres continuèrent la ruée vers le sud. La vallée de Caboul, poussée comme un coin de l’Inde dans les marches de l’Iran, s’articule directement ou par des vallées secondaires avec un magnifique système de cours d’eau : au nord l’Oxus et ses puissants affluents de gauche ; au nord-ouest la rivière des Bactres ; à l’est, la rivière de Hérat, qui ouvre le chemin de la Perse ; au sud-ouest, le Helmend et son vaste bassin disposé en éventail ; au sud-est, le Gumal et le Kurzam qui vont rejoindre l’Indus, l’un, né au sud-est de Ghazni, contourne les montagnes des Waziris ; l’autre, sorti du Safed-Koh, traverse le massif même. Le bassin inférieur du Halmend est en communication facile avec le bas Indus par une chaîne de vallées étroites qui culmine à la passe de Bolan. Les montagnes qui ferment la vallée de Caboul annoncent l’Himalaya ; au nord, les plus hautes cimes dépassent 7 000 mètres ; au sud, elles atteignent 5 400 dans le Koh-i-aba, et 4 700 dans le Safed-Koh ; mais à travers ces remparts formidables s’ouvrent des passes praticables à des armées ; depuis Cyrus et Alexandre jusqu’aux campagnes britanniques, elles ont livré passage à de nombreux conquérants. Les Çaka se répandirent dans le bassin du Helmend, en Arachosie et en Drangiane, ils y passaient sur les traces du conquérant macédonien, qui y avait fondé des colonies ; ils s’y heur-