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chevaux sacrés de ceux qu’on appelle Niséens, magnifiquement équipés » ; puis venait un char sacré traîné par huit magnifiques chevaux blancs ; enfin Xerxès « sur un char attelé de chevaux niséens » (Hérodote). L’Avesta place la région de Nisāya entre Merv et Bactres, les informations grecques manquent d’accord et de précision. Les chevaux du Ta wan avaient pour nourriture la luzerne, « l’herbe médique » comme l’avaient baptisée les Grecs (encore aujourd’hui la medicago sativa du vocabulaire botanique). Lors de sa seconde mission à la cour des Wou-souen, Tchang K’ien obtint du roi des Wou-souen, plusieurs dizaines de chevaux destinés comme présent à l’empereur de Chine. Wou ti en fut ravi ; par un rescrit officiel, il conféra à ces chevaux le titre de « coursiers célestes » ; mais il apprit de Tchang K’ien lui-même que la race du Ta wan était encore supérieure ; « elle était sortie d’un étalon surnaturel et on disait de ces chevaux qu’ils suaient du sang. Il s’en trouvait dans la ville de Eul-che ; mais on avait refusé de les montrer aux envoyés chinois. L’Empereur, impatient de s’en procurer, envoya au roi de Ta wan une mission sous la conduite de Tch’ö Ling avec mille onces d’or et un cheval d’or à échanger contre les merveilleux étalons. Mais le Ta wan avait, dès ce moment-là, des objets chinois en surabondance. Les grands se consultèrent ; ils se dirent : La Chine est très loin de notre pays ; les voyageurs qui en viennent se perdent souvent dans le Désert Salé. S’ils passent par la route du nord, ils sont exposés aux raids des Hiong-nou ; s’ils prennent la route du sud, ils ont à souffrir du manque d’eau et de pâturages ; sur la plus grande partie du chemin, il n’y a pas d’habitations permanentes, et par