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le kalevala

grand bruit, cherchant une place pour son nid, un lieu pour sa demeure.

Il vole à l’Orient, il vole à l’Occident, il vole au Nord-Ouest et au Midi ; mais il n’y trouve pas un endroit, un seul endroit, où il puisse bâtir son nid, fixer sa demeure.

Il vole de nouveau, puis il s’arrête ; et il pense, et il médite : « M’établirai-je dans les régions du vent ou au milieu de la mer ? Le vent renversera mon habitation, la mer l’engloutira dans ses flots. »

Or, voici que la mère de l’onde, la vierge de l’air, éleva son genou au-dessus des vagues, offrant ainsi à l’aigle une place pour sa demeure, pour son nid bien-aimé.

L’aigle, le bel oiseau, suspend son vol ; il aperçoit le genou de la fille d’Ilma sur la surface bleue, et le prend pour un tertre de verdure, pour une motte de frais gazon.

Il se balance lentement dass les airs. Enfin, il s’abat sur la pointe du genou et y bâtit son nid ; et dans ce nid il dépose six œufs, six œufs d’or, et un septième de fer.

L’aigle se met à couver ses œufs. Il couve un jour, il couve deux jours, il couve presque trois jours. Alors, la mère de l’onde, la fille d’Ilma sentit une chaleur ardente dans sa peau ; il lui sembla que son genou était en feu, que tous ses nerfs se liquéfiaient.

Et elle replia vivement son genou, elle secoua tous ses membres ; et les œufs roulèrent dans l’abîme, en se brisant à travers les flots.

Cependant, ils ne se perdirent point dans la vase, ils ne se mêlèrent point avec l’eau. Leurs débris se changèrent en belles et excellentes choses.

    que, dans le dernier arrangement du poëme, l’Homère finnois ait préféré parmi les variantes, celle où l’aigle est remplacé par un Canard, Sotka-Anas clangula.