Page:Léouzon le Duc - Le Kalevala, 1867.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xlvi
introduction

tout entier traduit de l’idiome original[1], et accompagné de notes concises mais suffisantes pour aider à l’intelligence élémentaire du texte. C’est le monument littéraire. Le second volume contient un ensemble d’études explicatives où sont développées les diverses questions que soulève le Kalevala comme monument national. Prenant, d’abord, la race finnoise à son berceau, je l’observe dans ses migrations, je détermine ses affinités ethnologiques et fais ressortir les caractères typiques de son génie ; je trace, ensuite, un tableau complet de la mythologie finnoise, cette mythologie qui joue dans le Kalevala un rôle si prodigieux et lui imprime un cachet si hautement fantastique ; puis j’étudie la

    Talvj, qui ont été formés au douzième ou au treizième siècle de divers chants, abrégés, allongés, complétés et modifiés, suivant les exigences du système d’arrangement, ont perdu, sous la main du collecteur et de l’ordonnateur, leur aspect original, et ne peuvent plus être considérés, tels qu’ils se présentent aujourd’hui devant nous, comme des chants populaires proprements dits. Le plaisir que l’on éprouve à contempler un tout bien arrondi nous fait illusion sur un tel morcellement, et c’est seulement contre notre volonté que nous le reconnaissons comme le résultat des recherches des meilleurs connaisseurs dans la langue et les temps antiques de l’Allemagne. » Charakteristik der volskslieder, I, p.361.

  1. La première édition du Kalevala a été traduite en suédois par Castren. La seconde est en voie de l’être dans la même langue par K. Collan, qui en a déja fait paraître les vingt-cinq premières runot. M. Borg a aussi traduit en suédois l’épisode de Kullervo et la partie du poëme relative à Lemminkäinen. Le Kalevala a encore êté traduit intégralement en allemand par M. Schiefner. C’est une œuvre d’un grand mérite, malgré les incorrections et les inexactitudes qu’y relève M. Aug. Ahlqvist dans le Suomi de 1853. Son unique tort est de donner le texte du poëme sans l’accompagner de notes et de commentaires, éléments indispensables, selon moi, pour le faire comprendre et apprécier du public européen.