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QUARANTE-SEPTIÈME RUNO

sommaire.
Louhi s’empare de la lune et du soleil et les cache au sein d’un rocher. — Une nuit éternelle s’étend sur le peuple de Pohjola. — Ukko, le dieu suprême, va à la recherche des deux astres perdus. — Ne les trouvant pas, il fait jaillir de son glaive une étincelle qui tombe sur la terre et y produit d’effroyables ravages. — Wäinämöinen et Ilmarinen s’informent auprès de la vierge de l’air de ce qu’est devenue cette étincelle. — La vierge de l’air leur apprend qu’elle se trouve dans le ventre d’un brochet. — Les deux héros fabriquent aussitôt une nasse afin de prendre ce brochet. — Mais, malgré les efforts des hommes et des femmes, leur tentative demeure sans résultat.


Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen, joua pendant longtemps du kantele ; il jouait, et il s’accompagnait en chantant, et il faisait éclater une grande joie.

Les mélodieux accords s’élevèrent jusqu’à la demeure de la lune, jusqu’au palais du soleil[1] ; et la lune vint se poser à la cime d’un bouleau, le soleil dans la couronne d’un sapin, pour écouter le kantele, pour admirer la joie.

Alors, Louhi, la mère de famille de Pohjola, la vieille édentée de Pohja, s’empara de la lune, elle prit le soleil dans ses mains et les emporta dans son brumeux pays.

Là, elle cacha la lune, pour l’empêcher d’éclairer, dans

  1. Le texte dit : Jusqu’aux fenêtres du soleil, püivan ikkunoille.