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quarante-cinquième runo

« Si cela ne suffit pas, ô Ukko, dieu suprême entre tous les dieux, viens ici, car on a besoin de toi, viens ici, car on t’appelle ! Tu trouveras dans la maison de bain, au milieu de la vapeur, une fille en détresse, une femme en travail d’enfantement.

« Prends ta massue d’or de la main droite, brise les barrières, force les portes, ouvre la serrure du créateur, abats les verrous intérieurs, en sorte que les grands et les petits puissent sortir, que le faible puisse s’élancer en avant[1] ! »

Alors, la fille maudite, la vierge aveugle de Tuoni, allégea son sein ; elle engendra sa race dépravée, sous le toit garni de cuivre, sous la voûte de vapeur.

Elle mit au monde neuf enfants, pendant le cours d’une seule nuit d’été, pendant la durée d’un seul bain, et d’un seul effort de ses entrailles.

Elle les soigna tous avec la même tendresse, comme étant tous également sortis de son sein, et elle leur donna des noms. Elle appela le premier Pleurésie, le second Colique, le troisième Goutte, le quatrième Phthisie, le cinquième Ulcère, le sixième Gale, le septième Chancre, le huitième Peste[2].


    « Juokse palvesta merehen,
    « Vyö — lapasta lainehesen,
    « Ota kiiskilta kinoa,
    « Matehelta nuljaskata,
    « Jolla voiat luun lomia,
    « Sivelet sivuja myöten,
    « Päastat piian pintehistä,
    « Vaimon vatsan vääntehistä,
    « Tastä tuskasta kovasta,
    « Vatsan työstan vaikeasta ! »

  1. Cette partie de la runo forme ce que les Finnois appellent le chant ou les paroles de l’accouchement, Lapsensaajasen sanat.
  2. « Nimitteli poikiansa,
    « Laaitleli lapsiansa,
    « Kun kuki tekemiansä
    « Itse ilmi luomiansa :
    « Minka pisti pistokseksi,
    « Kunka ankasi ähyksi,
    « Minkä laati luuvaloksi,
    « Kunka riieksi risasi,