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le kalevala

bois, plus gonflées que les pois, plus rondes que les œufs des gelinottes, plus grosses que les têtes des hirondelles.

Les larmes s’échappèrent de ses yeux, les gouttes d’eau jaillirent de ses paupières ; elles inondèrent ses joues, elles baignèrent son beau visage ; et de son beau visage elles roulèrent sur son large menton, sur sa vaste poitrine ; et de sa vaste poitrine elles roulèrent sur ses genoux puissants, sur ses pieds superbes ; et de ses pieds superbes, elles roulèrent par terre, à travers ses cinq vêtements de laine, ses six ceintures d’or, ses sept tuniques bleues, ses huit manteaux de drap ; et elles gagnèrent les rivages de la mer, et elles descendirent sous les ondes claires de l’abîme, jusque sur la vase noire[1].

Alors, le vieux Wäinämöinen éleva la voix, et il dit : « Est-il parmi cette jeunesse, cette belle jeunesse, cette grande et illustre race issue du même père, est-il quelqu’un qui veuille aller recueillir mes larmes, sous les ondes claires de l’abîme ? »

Les jeunes hommes dirent, les vieillards répondirent :

  1. « Ve’et vieri silmästänsä,
    « Toiset toisesta noruvi
    « Putosivat poskipäille,
    « Kaunihille kasvoillensa,
    « Kaunihilta kasvoiltansa,
    « Leveille leuoillensa,
    « Leveiltä leuoiltanasa,
    « Reheille rinnoillensa,
    « Reheilta rinnoiltansa
    « Pateville poivillensa,
    « Pateviltä polviltansa
    « Jalkapöyille jaloille,
    « Jalkapöyiltä jaloilta
    « Maahan alle jalkojensa,
    « Lapi viien villavaipan,
    « Kautta kuuen kultavyönsä,
    « Seitseman sini-hamosen,
    « Sarkakauhtanan kaheksan.
    « Vierivät vesipisarat
    « Luota vanha Wäinämöisen,
    « Rannalle meren sinisen,
    « Rannalta meren sinisen
    « Alle selvien Vesien,
    « Paälle mustien murien. »