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introduction

De là, par conséquent, ces aventures, ces violences, ces épreuves étranges qui préludaient chez les Finnois à la conclusion des mariages, et dont les runot ont perpétué le souvenir. Les chants héroïques des Ostiaks, des Samoïèdes, des Tatars, etc., roulent aussi la plupart sur ce sujet ; et encore aujourd’hui, parmi les peuplades d’origine finnoise de la Sibérie, l’usage d’enlever la jeune file que l’on veut épouser est généralement répandu. Il est donc démontré que les héros du Kalevala vivaient sous l’empire de l’institution dont il s’agit : autrement n’eussent-ils pas choisi leurs femmes dans leur propre tribu, de préférence à cette région de Pohja qu’ils avaient en horreur ?

Cet accord de tous les peuples finnois et d’un grand nombre de ceux qui leur sont unis même par une affinité éloignée, sur un fait aussi capital, nous fournit un indice certain de la haute antiquité du Kalevala. D’après les rapports des collecteurs de runot, c’est dans la Karélie, province de l’ancienne Finlande, entre 66-66° 1/2 de latitude et 48-49° de longitude qu’ils ont recueilli leur plus belle moisson. Là, le Kalevala se chante dans

    tume analogue existe en Océanie. Ainsi chez les Battas, peuplade anthropophage de Sumatra, ceux qui étant de la même tribu se marient ensemble sont condamnés à être mangés.