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QUARANTE ET UNIÈME RUNO

sommaire.
Le vieux Wäinämöinen s’assoit sur la pierre de la joie, et de là il fait résonner son kantele et entonne ses chants merveilleux. — Les dieux et les déesses, tous les êtres de la nature, accourent pour l’écouter. — Les chants du runoia les plongent dans le ravissement et les touchent jusqu’aux larmes. — Le vieux Wäinämöinen se met à pleurer à son tour, et ses larmes roulent jusqu’au fond de la mer. — Il propose une récompense à ceux qui voudront aller les recueillir. — Le canard seul y réussit. — Mais, déjà les larmes du héros s’étaient changées en perles fines et resplendissantes.


Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen, le runoia éternel, prépara ses doigts, lava et purifia ses pouces ; puis, il s’assit sur la pierre de la joie, sur la roche du chant, au sommet de la colline d’argent, de la colline d’or[1].

  1. Cette runo exprime, sous les couleurs les plus gracieuses et les plus pittoresques, la force attractive des chants magiques, la puissance merveilleuse de la musique et de la poésie sur les âmes. J’en citerai souvent le texte original qu’une traduction, si fidèle qu’elle soit, ne saurait rendre que très-imparfaitement. Voici les premiers vers :

    « Vaka vauha Wäinämöinen,
    « Laulaja iän-ikumen
    « Sormiansa suorittavi :
    « Peukaloitansa pesevi ;
    « Istuiksen ilo-kivelle,
    « Laulu-paaelle paneikse
    « Hopeiselle maelle
    « Kultaiselle kunnahalle. »