QUARANTIÈME RUNO
Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen s’éloigna du long promontoire, du misérable village ; il dirigea son navire à travers les ondes, en chantant des chants d’allégresse.
Les jeunes filles des bords de la mer regardèrent du haut des rochers et écoutèrent : « Quels sont ces chants d’allégresse qui retentissent au loin sur les flots ? Ils sont plus éclatants que tous les autres, plus beaux que ceux dont nos oreilles ont été frappées auparavant. »
Et le navire poursuivait sa course rapide : le premier jour, il longea l’embouchure des fleuves, le second jour, l’embouchure des lacs, le troisième jour, il arriva au milieu des cataractes.
Alors, le joyeux Lemminkäinen se rappela les paroles conjuratrices des chutes d’eau flamboyantes, les formules propres à enchaîner les tourbillons des fleuves sacrés[1] ;
- ↑ Koskensanat.