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le kalevala

Le forgeron Ilmarinen répondit : « C’est le lièvre qui a bondi à travers la route. »

La pauvre jeune fille se remit à pleurer ; elle se lamenta, elle soupira lourdement, et elle dit : « Malheur à moi, infortunée ! Il serait beaucoup mieux, beaucoup plus agréable pour moi de me trouver sur les traces du lièvre rapide, sur les pas des jambes crochues[1], que dans le traîneau de ce prétendant, sur les coussins de ce visage ridé : la toison du lièvre est plus belle, la bouche du lièvre est plus gracieuse. »

Le forgeron Ilmarinen se mordit les lèvres, secoua la tête, et lança son traîneau avec un bruit de tonnerre. Après une courte marche, le cheval commença de nouveau à écumer, les oreilles pendantes à se couvrir de sueur.

La jeune fille leva la tête ; elle vit des traces de pas sur la neige, et elle dit : « Qui a bondi à travers la route ? »

Le forgeron Ilmarinen répondit : « C’est le renard qui a bondi à travers la route. »

La pauvre jeune fille se remit à pleurer ; elle se lamenta, elle soupira lourdement, et elle dit : « Malheur à moi, infortunée ! Il serait beaucoup mieux, beaucoup plus agréable pour moi de me trouver dans le bruyant traîneau, le traîneau toujours en mouvement du renard, que dans le traîneau de ce prétendant, sur les coussins de ce visage ridé : la toison du renard est plus belle, la bouche du renard est plus gracieuse. »

Le forgeron Ilmarinen se mordit les lèvres, secoua la tête, et lança son traîneau avec un bruit de tonnerre. Après une courte marche, le cheval recommença à écumer, les oreilles pendantes à se couvrir de sueur.

La jeune fille leva la tête ; elle vit des traces de pas

  1. Koukkupolven : épithète appliquée au lièvre en forme de surnom ; nous l’avons déjà vue appliquée à d’autres animaux, aux vaches, par exemple.