lombe ! voilà que je meurs, frappée par une main étrangère !
« Écoute, ô forgeron Ilmarinen, si tu ne me laisses point partir, je brise ton traîneau, je mets ton beau traîneau en pièces, d’un coup de mon genou. »
Le forgeron Ilmarinen répliqua : « La caisse de mon traîneau a été construite en fer, elle peut défier tes coups. »
La jeune fille éclata en sanglots, la ceinture de cuivre[1] se lamenta ; elle tordit la bouche, elle se brisa les doigts et elle dit : « Si tu ne me laisses point partir, je me jette dans la mer changée en poisson, en truite des flots profonds. »
Le forgeron Ilmarinen répliqua : « Si tu te jettes dans la mer, je l’y poursuivrai changé en brochet. »
La jeune fille éclata en sanglots, la ceinture de cuivre se lamenta ; elle tordit la bouche, elle se brisa les doigts, et elle dit : « Si tu ne me laisses point partir, je m’élance dans le bois, changée en hermine. »
Le forgeron Ilmarinen répliqua : « Si tu t’élances dans le bois, je t’y poursuivrai changé en loutre. »
La jeune fille éclata en sanglots, la ceinture de cuivre se lamenta ; elle tordit la bouche, elle se brisa les doigts, et elle dit : « Si tu ne me laisses point partir, je m’envole dans les airs, changée en alouette, et je vais me cacher derrière les nuages. »
Le forgeron Ilmarinen répliqua : « Si tu t’envoles dans les airs, je t’y poursuivrai, changé en aigle. »
Une partie, une petite partie de la route avait été parcourue ; et déjà le cheval commençait à écumer, les oreilles pendantes[2], à se couvrir de sueur.
La jeune fille leva la tête ; elle vit des traces de pas sur la neige, et elle dit : « Qui a bondi à travers la route ? »