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le kalevala

Et quand il se fut suffisamment baigné, quand il eut terminé toutes ses ablutions, il se coucha sur le lit moelleux à côté de la jeune fille, sous sa tente d’acier, dans sa maison de fer[1].

Mais, dès la première nuit, il demanda, il réclama des couvertures, deux, trois peaux d’ours, cinq, six chemises de laine, afin de pouvoir rester auprès de sa nouvelle femme, de sa statue d’or.

Sans doute, du côté des couvertures, il avait assez chaud, mais, du côté de la jeune vierge, de la statue d’or, il se sentait saisi d’un froid terrible, il se sentait passer à l’état de neige, de glaçon des mers, il se sentait durcir comme la pierre[2].

Le forgeron Ilmarinen dit : « Cette jeune fille ne vaut rien pour moi. Peut-être devrais-je la porter à Wäinämöinen, afin qu’il en fasse le soutien de ses jours, son épouse éternelle, la colombe destinée à reposer dans ses bras ! »

Et il porta la jeune fille à Wäinämöinen ; et quand il fut arrivé près du héros, il lui dit : « Ô vieux Wäinämöinen, voici une jeune fille, une jeune vierge ! Elle est belle à voir, elle n’a point la bouche trop grande ni les mâchoires trop larges. »

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen jeta les re-

    « Vettä kolme korvohista,
    « Jolla peiponen peseikse,
    « Pulmunen puhasteleikse,
    « Noista kullan kuonasista. »

    Pinson (peiponen), passereau (pulmunen) : charmantes expressions appliquées à Ilmarinen.

  1. « Teltahan teräksisehen,
    « Rankisehen rautaisehen. »

    Un forgeron doit habiter, en effet, au milieu du fer et de l’acier.

  2. « Se oli kylki kyllä lammin
    « Ku oli vasten vaippojansa,
    « Vasten kullaista kuvoa,
    « Se oli kylki kylmimassa,
    « Oli hyyksi hyytymässä,
    « Meren jääksi jaätymässä,
    « Kiveksi kovoamassa. »