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TRENTE-SEPTIÈME RUNO

sommaire.
Ilmarinen pleure amèrement sa femme dévorée par les loups et les ours de Kullervo. — Il forme le projet de s’en forger une autre en or et en argent. — Ses préparatifs à cet effet. — La fille d’or et d’argent étant tirée de la forge, Ilmarinen y met la dernière main à coups de marteau. — Il la porte dans son lit et se couche à côté d’elle, mais ne peut supporter le froid que lui cause son contact. — Désespérant alors de pouvoir en faire sa femme, il va la proposer à Wäinämöinen. — Le runoia la refuse et exhorte tous ceux de sa race à ne jamais rechercher pour épouse une fille d’or, à ne jamais courir après une fiancée d’argent.


Le forgeron Ilmarinen pleura amèrement son épouse ; il la pleura chaque soir et chaque matin ; il la pleura durant les jours, sans prendre de nourriture, durant les nuits, sans se livrer au sommeil. Et il ensevelit la belle dans la terre ; puis, pendant un mois entier, il laissa son marteau inactif, et un lugubre silence régna dans sa forge.

Le forgeron Ilmarinen disait : « Malheur à moi, infortuné ! Je ne sais plus comment exister, comment vivre. Passerai-je mes nuits debout ou couché ? Hélas ! la nuit est bien longue ; et mon esprit s’est obscurci, et ma force s’est brisée sous le chagrin.

« Longues aussi pour moi sont les heures du soir, amères les heures du matin ; plus tristes, plus amères encore mes veilles de la nuit. Et ce ne sont point mes soi-