TRENTE-SEPTIÈME RUNO
Le forgeron Ilmarinen pleura amèrement son épouse ; il la pleura chaque soir et chaque matin ; il la pleura durant les jours, sans prendre de nourriture, durant les nuits, sans se livrer au sommeil. Et il ensevelit la belle dans la terre ; puis, pendant un mois entier, il laissa son marteau inactif, et un lugubre silence régna dans sa forge.
Le forgeron Ilmarinen disait : « Malheur à moi, infortuné ! Je ne sais plus comment exister, comment vivre. Passerai-je mes nuits debout ou couché ? Hélas ! la nuit est bien longue ; et mon esprit s’est obscurci, et ma force s’est brisée sous le chagrin.
« Longues aussi pour moi sont les heures du soir, amères les heures du matin ; plus tristes, plus amères encore mes veilles de la nuit. Et ce ne sont point mes soi-