Page:Léouzon le Duc - Le Kalevala, 1867.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TRENTE-SIXIÈME RUNO

sommaire.
Kullervo se prépare au combat vengeur. — Sa mère s’efforce de le retenir en lui en montrant les dangers et en faisant appel à son affection pour sa famille. — Tous ses efforts sont impuissants. — Kullervo se met en route. — Chemin faisant, il apprend la mort de son père, de son frère et de sa sœur. — Cette nouvelle le laisse indifférent, et il continue sa marche. — Sa mère meurt à son tour ; il la pleure sincèrement, mais ne renonce point à sa vengeance. — Enfin il arrive au pays d’Untamo, où il extermine tous les hommes et réduit toutes les maisons en cendres. — Puis il revient à la maison paternelle, qu’il trouve déserte. — Il exhale sa douleur. — Sa mère lui apparaît. — Il va à la chasse, mais, arrivé à l’endroit même où il a violé sa sœur, il s’arrête, saisit son glaive, et, après un dernier discours à l’instrument de mort, il se tue.


Kullervo, fils de Kalervo, Kullervo, le jeune homme aux bas bleus, se prépare à entrer en campagne, il s’arme pour le combat vengeur. Pendant une heure, il aiguise son glaive, pendant une autre heure, il en affile la pointe.

Sa mère prit la parole et lui dit : « Garde-toi, ô enfant de malheur, d’affronter les horreurs de la guerre, de te précipiter au milieu du fracas des glaives ! Celui qui, sans y être forcé, fait la guerre, qui, pour contenter son seul caprice, recherche les combats, celui-là périra dans la bataille, au milieu de la mêlée sanglante ; il tombera victime du glaive, victime de ses propres armes[1].

  1. « Ken suotta sotahan saupi,
    « Tahallansa tappelohon,