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trente-quatrième runo

mort, mais, d’une mort que personne ne connaît et dont nul ne saurait dire le nom.

« Qui pleure la fille perdue, qui, si ce n’est sa mère ? Oui, elle est la première qui court à sa recherche, qui s’efforce de retrouver ses traces. Et c’est ainsi que j’ai fait avec ta pauvre sœur ! Je me suis précipitée, comme l’ours, dans les bois sauvages, comme la loutre, à travers les landes désertes, j’ai cherché un jour, j’ai cherché deux jours, j’ai cherché trois jours ; et quand, le troisième jour fut expiré, quand à peine une semaine fut terminée, je gravis la haute colline, et de là j’appelai ma fille, ma pauvre fille disparue : « Où es-tu, ma chère enfant ? Ah ! reviens, reviens à la maison[1] !

« Les collines répondirent à mes cris, les marais répondirent à ma plainte : « Cesse d’appeler ta fille, cesse de troubler l’air du bruit de ta voix ! Ta fille ne renaîtra point à la vie ; elle ne reviendra plus dans la maison de sa mère, dans la demeure de son vieux père ! »

  1. « Kenen tyttöa ikava ?
    « Kenen muun kun ei emonsa,
    « Emon etso eellimmaisna,
    « Emon etso, emon kaiho ;
    « Laksinpa emo poloinen
    « Etsimahan tyttöani,
    « Juoksin korvet kontiona,
    « Salot saukkona samosin ;
    « Etsin päivan, tuosta toisen,
    « Etsin kohta kolmannenki,
    « Paivan kolmanaen perasta,
    « Viikon paasta viimeistaki
    « Nousin suurelle mäelle,
    « Korkealle kukkulalle,
    « Huusin tuosta tytioani,
    « Kaonnutta kaïhoelin :
    « Missä olet tyttöseni,
    « Tule jo tyttoni kouhin ! »