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TRENTE-QUATRIÈME RUNO

sommaire.
Kullervo se hâte de quitter la maison d’Ilmarinen. — Douleur de ce dernier en présence du corps inanimé de sa femme. — Kullervo poursuit sa route ; il se lamente sur sa destinée, et prend la résolution de se rendre dans le pays d’Untamo, afin d’y venger les désastres de sa famille. — La vieille des bois lui apprend que ses parents vivent encore, et lui indique le chemin qu’il doit suivre pour trouver leur demeure. — Kullervo y arrive et se fait reconnaître. — Sa mère, après avoir exprimé sa joie de retrouver son fils vivant, lui raconte comment sa fille aînée a mystérieusement disparu et comment elle est morte d’une mort dont nul ne saurait dire le nom.


Kullervo, fils du vieux Kalervo, Kullervo, le jeune homme aux bas bleus, à la chevelure d’or, à la belle chaussure, se hâta de s’éloigner de la maison d’Ilmarinen avant que la nouvelle de la mort de la femme ne fût parvenue aux oreilles du forgeron. À cette nouvelle, la douleur briserait son âme, et sa colère éclaterait d’une façon terrible.

Il s’en va triomphant ; il traverse les forêts défrichées par le feu, il traverse les bruyères, faisant retentir l’air des sons de sa corne. Et les marais tressaillent, et la terre tremble, et les échos frémissent, tandis que Kullervo souffle dans l’instrument, que l’homme abominable se livre à ses transports.

Ce bruit pénétra jusqu’à la forge d’Ilmarinen. Le forgeron suspendit son travail, puis il sortit pour écouter,