TRENTE-TROISIÈME RUNO
Kullervo, fils de Kalervo, mit ses provisions dans sa besace et poussa les vaches d’Ilmarinen à travers les marais et les arides bruyères. Il marchait solitaire et disait :
« Malheur à moi, pauvre garçon ! Malheur à moi, infortuné ! Où en suis-je venu, misérable ! Quelle tâche de paresseux m’a-t-on imposée ? Il faut que je garde ces laides vaches, que je fasse paître ces veaux stupides : il faut que j’erre à travers des marais sans fin, des landes escarpées et difficiles ! »
Il s’assit sur une motte de terre, dans un lieu exposé au soleil, et se mit à chanter d’une voix retentissante :
« Répands ta lumière, à soleil divin, répands ta chaleur, ô globe de Jumala, sur le berger du forgeron, sur le pauvre garçon des pâturages, mais non sur la maison d’Ilmarinen, ni, surtout, sur ma nouvelle maîtresse ! La