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TRENTE-DEUXIÈME RUNO

sommaire.
La femme d’Ilmarinen se décide à employer Kullervo pour garder son troupeau. — Elle lui prépare un pain dans la pâte duquel elle cache une pierre, le met dans sa besace et lui ordonne de conduire les bêtes au pâturage. — Au moment où il part, elle se livre à une foule d’invocations et de conjurations, pour écarter les dangers qui pourraient fondre sur le troupeau confié à la garde de Kullervo.

Kullervo, fils de Kalervo, Kullervo, le jeune homme aux bas bleus, à la blonde chevelure, à la belle chaussure, demanda au forgeron Ilmarinen de l’ouvrage pour le soir, à la femme du forgeron de l’ouvrage pour le matin.

« Qu’on me dise, maintenant, à quoi il faut m’occuper, qu’on m’indique ce que je dois faire ! »

La femme du forgeron chercha, dans son esprit, à quoi le nouvel esclave, l’homme acheté pouvait être utile. Elle résolut d’en faire un gardeur de troupeaux. Et la méchante créature prépara un grand pain. Elle le pétrit de froment au-dessus, d’avoine au-dessous ; mais, au milieu, elle cacha une pierre.

Puis, elle le trempa dans du petit lait, le frotta de beurre, et, le donnant à Kullervo, elle lui dit : « Tu ne toucheras à ce pain que lorsque tu auras conduit le troupeau dans le bois. »