Page:Léouzon le Duc - Le Kalevala, 1867.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxv
introduction

dans son traîneau ; mais, durant la route, et tandis qu’il est plongé dans un lourd sommeil, celle-ci se livre à un autre homme. Ilmarinen, furieux, déroulant les paroles magiques, change l’infidèle en mouette, et l’envoie à la cime d’un écueil solitaire, pour y hurler au milieu des tempêtes. Puis il rejoint Wäinämöinen, auquel il raconte ses aventures et vante la prospérité singulière que le Sampo répand sur le pays de Pohja.

Dès le début du poëme, on a vu poindre entre Kalevala, patrie de Wäinämöinen, d’Ilmarinen et de Lemminkäinen, et Pohja ou Pohjola, patrie de Louhi, une hostilité sourde. Cette hostilité s’est trahie également en plusieurs occasions, dans le cours des runot, bien qu’amortie par les projets de mariage que poursuivaient les héros avec les filles de la région maudite. Maintenant, et par l’effet du dernier refus de Louhi, tout accord est désormais brisé ; rien n’empêchera plus l’hostilité dont il s’agit d’éclater dans toute sa fureur sauvage.

Le Sampo sera la pomme de discorde qui armera les deux partis l’un contre l’autre. Jaloux des avantages que Pohjola retire de l’instrument magique, Wäinämöinen forme le projet de le lui enlever et de le transporter dans son pays. Ilmarinen, puis Lemminkäinen, se joignent à lui ; et ils par-