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VINGT-HUITIÈME RUNO

sommaire.
Lemminkäinen s’enfuit de Pohjola. — Il prend la forme d’un aigle, et, à l’ombre d’un léger nuage qu’il obtient d’Ukko pour amortir les ardeurs du soleil, il se rend, à travers les airs, jusque dans son pays. — Sa mère l’interroge sur ce qu’il a fait dans Pohjola. — Le héros lui raconte le meurtre qu’il a commis, la colère et les armements de tout le peuple, et lui demande où il pourra fuir pour se dérober à leur vengeance. — Après lui avoir représenté l’inutilité de diverses métamorphoses, elle lui indique une île lointaine où son père avait déjà trouvé un refuge pendant les horreurs de la guerre. — Elle l’engage à s’y transporter au plus tôt et à y demeurer plusieurs années.

Ahti Saarelainen, le joyeux Lemminkäinen songea à se dérober à tous les regards, et il se hâta de s’enfuir de la sombre Pohjola, de la nébuleuse Sariola.

Il sortit de la chambre comme un ouragan, il s’en échappa comme un nuage de fumée, s’efforçant de dissimuler ses crimes, de cacher ses forfaits.

Et quand il fut dans l’enclos, il regarda autour de lui, cherchant son cheval, son ancien étalon ; mais il ne le trouva point, il vit seulement, à l’extrémité du champ, un bloc de pierre, une tige d’osier brisée[1].

Qui viendra au secours du héros, qui l’aidera de ses conseils, pour qu’il ne laisse point sa tête, pour qu’il ne

  1. La sorcière de Pohjola avait ainsi métamorphosé le cheval de Lemminkäinen.