Pohjalainen, l’homme à la haute taille, évoqua une martre à la poitrine d’or ; cette martre happa l’écureuil à l’extrémité d’une poutre.
Lemminkäinen, le joyeux garçon, évoqua un renard rouge ; ce renard dévora la martre à la poitrine d’or, il extermina la brillante fourrure.
Pohjalainen, l’homme à la haute taille, fit surgir de sa bouche une poule, pour caqueter sur le plancher, à la face du renard.
Lemminkäinen, le joyeux garçon, fit surgir de sa bouche un vautour, de sa langue un oiseau aux serres aiguës ; ce vautour fondit sur la poule.
Le père de famille de Pohjola dit : « Le festin ne deviendra pont meilleur si le nombre des convives n’est point diminué ; le travail rappelle le peuple dans ses demeures et l’arrache même aux joyeuses libations. Retire-toi de ces lieux, ô écume de Hiisi, fuis loin de la foule des hommes, retourne dans ta maison, misérable, retourne dans ton pays, être immonde ! »
Le joyeux Lemminkäinen dit, le beau Kaukomieli répondit : « Un homme, fût-il le dernier des hommes, ne quitte point la place qu’il occupe devant de simples conjurations. »
Le père de famille de Pohjola détacha son glaive du mur où il était suspendu, son glaive à la lame aiguë, à la pointe fulgurante, et il dit : « Ô Ahti Saarelainen, ô beau Kaukomieli, mesurons nos glaives, et voyons lequel est le meilleur ! »
Le joyeux Lemminkäinen répondit : « À quoi mon glaive peut-il être bon, lui qui déjà s’est brisé contre les os, ébréché contre les crânes ? Cependant, s’il n’y a pas ici de plus brillante fête, je consens à le mesurer avec le tien pour voir lequel est le meilleur. Mon père ne reculait pas jadis devant les luttes du glaive ; est-ce que son fils aurait dégénéré, est-ce qu’il n’aurait pas hérité de son courage ? »
Et Lemminkäinen tira son glaive, sa lame étincelante,