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LE KALEVALA

dans la chambre ! Là, l’enfant, le tendre nourrisson commence à pleurer dans son berceau. Il ne peut parler, le pauvre petit, il ne peut dire s’il a faim ou s’il a froid, ou si quelque chose d’extraordinaire lui est arrivé, avant que celle qu’il connaît ne soit venue, avant que la voix de sa mère n’ait frappé son oreille[1].

« Mais, en rentrant dans la chambre, apportes-y quatre choses : un baquet d’eau dans tes mains, un balai de bouleau sous ton bras, un éclat de bois enflammé dans ta bouche ; tu seras toi-même la quatrième.

« Mets-toi alors à nettoyer, à balayer le plancher ; arrose-le ; mais garde-toi de jeter de l’eau sur l’enfant ; fais attention à lui, lors même qu’il serait l’enfant de ta belle-sœur ; place-le sur un banc, lave-lui le visage, peigne-lui les cheveux ; donne-lui un morceau de pain étendu de beurre ; et si le pain manque à la maison, mets-lui dans la main un copeau de bois.

« Puis, tu laveras la table, au plus tard, à la fin de la semaine. N’oublie pas alors d’en laver les bords et les pieds. Tu laveras ensuite les bancs, tu époussèteras les murs avec le balai de plume, les bancs avec leurs angles, les murs avec leurs jointures.

« Toute la poussière qui se trouve sur la table, toute celle qui souille la fenêtre, enlève-la avec le balai de plume, essuie-la avec un torchon mouillé, pour qu’elle ne s’envole pas aux alentours, pour qu’elle ne monte pas jusqu’au plafond.

« Fais tomber la suie du plafond, abats la suie du poêle, sans en oublier ni la poutre principale, ni les soli-

  1. Ce passage 2, dans l’original, un charme exquis.

    « Siell’on lapsi itkemässä
    Pieni peitetten Sisässä,
    Eikà lausu lapsi rukka,
    Saata Kieletöin sanoa,
    Onko vilu, taikka nälkä,
    Tahi muu tapahtumainen,
    Ennen kun tulevi tuttu,
    Kuulevi emonsa äänen. »