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vingtième runo

« Écoute, Ô mon esclave, Ô servante gagée du village, Apporte une écorce enflammée, apporte une torche de résine, afin que je puisse regarder mon gendre, que je puisse voir si les yeux du fiancé sont bleus ou rouges, ou blancs comme le yadmel ! »

La petite esclave, la servante gagée du village apporta une écorce enflammée ; elle apporta une torche de résine.

« Le feu crépite dans l’écorce, une fumée noire s’élève de là torche de résine ; elle pourrait obscurcir les yeux de mon gendre, ternir l’éclat de son visage. Apporte un feu flamboyant, un flambeau lumineux. »

La petite esclave, la servante gagée, apporta un feu flamboyant, un flambeau lumineux. Le feu répandit une lumière brillante, le flambeau une blanche fumée ; et les yeux du gendre resplendirent, et son visage rayonna d’un vif éclat.

« Je vois, maintenant, les veux de mon gendre ; ils ne sont ni bleus, ni rouges, n1 blancs comme le vadmel ; ils sont brillants comme l’écume de la mer, bruns comme le jonc du rivage, beaux comme le roseau de l’onde.

« Garçons du village, jeunes pigeons, conduisez maintenant mon gendre au banc le plus élevé, à la place d’honneur ; faites-le asseoir, le dos tourné contre le mu bleu, la tête vers la table rouge ; faites-le asseoir en face des convives invités, du peuple réuni pour la joyeuse fête. »

La mère de famille de Pohjola servit à boire et à manger à ses hôtes ; elle les rassasia de mets succulents, de gâteaux à la crème ; mais, son gendre avant tous les autres.

Le saumon fut servi en abondance, et avec lui les viandes fumées, dans un grand plat de cuivre. Le plat avait les bords élevés, afin que les convives y trouvassent de quoi se rassasier ; mais le gendre avant tous les autres.

La mère de famille de Pobjola dit : « Écoute-moi, Ô