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introduction

Son apparition fut un événement. Les savants allemands entre autres, et à leur tête Jacob Grimm, l’illustre philologue, la saluèrent avec le plus vif enthousiasme. Jacob Grimm n’hésite pas à ranger le Kalevala parmi les plus remarquables épopées nationales ; il y admire la magnifique splendeur de la forme, la richesse inouïe des types, et ce sentiment de la nature à la fois si vif et si profond, que, selon lui, les poëmes indiens seuls peut-être en offriraient de comparable. En France, l’accueil fait à l’épopée finnoise fut aussi des plus sympathiques. Deja Xavier Marmier l’avait signalée dans une brève analyse ; on l’apprécia ensuite, dans ma traduction, avec une faveur dont j’ai le droit d’être fier.

Une épopée comme le Kalevala n’était point de celles dont les proportions pussent se fixer, du premier coup, d’une manière définitive et immuable. Le moule même dans lequel elle était jetée ne pouvait être inflexible. En effet, à l’ombre de l’unité idéale qui reliait les diverses parties du poëme, et au milieu de ses plus glorieux épanouissements, on y sentait, comme d’instinct,

    plète de sa grande épopée, le Kalevala, son genie national et sa Condition politique et sociale depuis la conquête russe. 2 vol. in-8o. Paris, Jules Labitte.