VINGT ET UNIÈME RUNO
La mère de famille de Pohjola, la vieille femme de Sariola, vaquait à ses occupations, au dehors de la maison. Elle entendit les claquements d’un fouet, du côté du marais, le bruit strident d’un traîneau, du côté du rivage. Elle éleva les regards vers le sud-ouest ; elle tourna la tête vers le soleil, puis elle réfléchit profondément, et elle dit : « Pourquoi cette foule se glisse-t-elle jusqu’à mes pauvres rivages ? Fait-elle partie d’une grande armée ? »
Elle s’avança pour la voir de plus près. Ce n’était point une armée, c’était la grande troupe du fiancé, le gendre marchait au milieu d’elles ; 1l marchait au milieu d’un brillant cortége de noce.
La mère de famille de Pohjola, la vieille femme de Sariola voyant que son gendre arrivait, prit la parole et dit : « Je croyais que le vent soufflait, que les arbres s’écroulaient, que les rivages de la mer grondaient, que le sable se soulevait avec fracas, et je me suis approchée pour mieux voir. Mais, ce n’était point le