lytiques ; amène les aveugles dans des barques, les paralytiques sur des chevaux, les estropiés dans des traîneaux [1].
« Invite tout le peuple de Pohja, toute la race de Kalevala, invite le vieux Wäinämöinen, pour qu’il nous fasse entendre de beaux chants ; mais n’invite point Kaukomieli, n’invite point Ahti Saarelainen. »
L’esclave dit : « Pourquoi ne dois-je point inviter Kaukomieli, pourquoi excepterai-je seulement Ahti Saarelainen ? »
La mère de famille de Pohjola répondit : « Tu n’inviteras point Kaukomieli, tu n’inviteras point le folâtre Lemminkäinen, parce qu’il est amateur de querelles, parce qu’il est toujours prêt à batailler. Déjà, il a fait scandale dans plusieurs noces, il a troublé plusieurs festins, il a outragé de belles jeunes vierges, même dans leurs habits de fête. »
L’esclave dit : « Comment reconnaîtrai-je Kaukomieli pour éviter de lui faire l’invitation ? Je ne sais où demeure Ahti, j’ignore la maison du beau Kaukomieli. »
La mère de famille de Pohjola dit : « Tu reconnaitras facilement Kaukomieli ; Ahti Saarelainen, Ahti demeure dans une île, le folâtre compagnon habite dans le voisinage de la mer, près d’un large golfe, au détour du promontoire de Kauko. »
La petite fille de Pohja, l’esclave gagée, porta ses messages de six côtés, ses invitations en huit endroits ; elle invita tout le peuple de Pohja, tout le peuple de Kaleva ; elle invita jusqu’aux pauvres manants, jusqu’aux journaliers aux vêtements sordides. Ahti fut le seul auquel elle ne laissa point d’invitation.
- ↑ Encore aujourd’hui, lorsqu’une noce se célèbre dans un village de Finlande, presque tout le village y est invité. Il est vrai qu’en pareil cas les convives contribuent eux-mêmes, par des cadeaux, aux frais de la fête.