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LE KALEVALA

« Kalevatar, la belle jeune fille, la vierge aux jolis doigts, aux mouvements toujours rapides et qui toujours est légère sur ses pieds, Kalevatar s’agitait au milieu de la chambre et mettait en ordre diverses choses entre deux chaudières ; elle aperçut un copeau sur le plancher et elle le ramassa.

« Elle le retourna et le regarda dans tous les sens. Que pourrait-il arriver de ce copeau dans les mains de la belle jeune fille, sous les doigts de la gracieuse vierge, s’il était mis entre les mains de la belle jeune fille, sous les doigts de la gracieuse vierge ?

« Et le copeau fut mis entre les mains de la belle jeune fille, sous les doigts de la gracieuse vierge. Elle se frotta les mains l’une contre l’autre ; elles les frotta contre ses cuisses, et alors naquit une martre à la poitrine d’or.

« La jeune fille se mit à enseigner la martre, à faire la leçon à l’enfant sans appui : “Ô martre, ô mon petit oiseau, martre belle et brillante comme l’argent, prends ta course, maintenant, vers l’endroit où je t’invite, où je t’exhorte à aller, vers la caverne de pierre de l’ours, vers la demeure de l’ours, au fond des bois, là où les ours se battent avec rage, où ils vivent dans toute leur férocité ! Recueille la bave entre tes doigts, fais distiller la salive dans ta main, et apporte-la à la jeune fille, dépose-la sur l’épaule d’Osmotar.”

« La martre s’élança, la poitrine d’or bondit rapide sur la longue route ; elle franchit l’espace, traversant un fleuve, en longeant un autre, en coupant de biais un troisième ; elle atteignit la caverne de pierre de l’ours, la demeure de l’ours formée de rochers, là où les ours se battent avec rage, où ils vivent dans toute leur férocité, sur un roc de fer solide, sur une montagne de dur acier.

« La bave découlait de la gueule de l’ours, l’écume débordait de son horrible mâchoire ; la martre la recueillit dans ses pattes, elle l’apporta à la jeune fille, elle la déposa entre les doigts de la belle vierge.

« Osmotar la mêla avec la bière, la jeune fille la versa