Page:Léouzon le Duc - Le Kalevala, 1867.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
le kalevala

donnée, maintenant, la jeune vierge sera-t-elle prête à me suivre ? »

La mère de famille de Pohjola dit : « Tu as mal agi quand tu as arraché la tête du poisson, quand tu lui as ouvert le ventre, déchiré la poitrine, quand tu as goûté de sa chair. »

Le forgeron Ilmarinen répondit : « On ne saurait être exempt de faute quand on se saisit d’une proie, même dans les meilleurs endroits, à plus forte raison dans le fleuve de Tuonela, dans les gouffres profonds de Manala. Est-elle prête enfin, celle pour laquelle j’ai veillé, pour laquelle j’ai dû veiller ? »

La mère de famille de Pohjola dit : « Oui, elle est prête celle pour laquelle tu as veillé, pour laquelle tu as dû veiller. Ma fille doit être donnée, ma belle oie doit être livrée au forgeron Ilmarinen, pour être éternellement la compagne de sa vie, pour être la colombe roucoulante à ses côtés. »

Un enfant était assis sur le plancher de la tupa, et cet enfant se mit à chanter : « Maintenant, est arrivé dans ces demeures, dans notre château, un oiseau étranger, un faucon venant du nord-est, un épervier du haut du ciel ; d’une aile il rasait le ciel, de l’autre aile la surface des eaux, sa queue balayait la mer, sa tête se perdait dans les nuées.

« Il volait et s’arrêtait tour à tour ; il regardait de tous côtés autour de lui. Et il s’est abattu sur le château de l’homme, il l’a attaqué à coups de bec ; mais le château de l’homme a un toit de fer, l’oiseau n’a pu y pénétrer.

« Il volait et s’arrêtait tour à tour ; il regardait de tous côtés autour de lui. Et il s’est abattu sur le château des femmes, il l’a attaqué à coups de bec ; mais le château des femmes a un toit de cuivre, l’oiseau n’a pu y pénétrer.

« Il volait et s’arrêtait tour à tour, il regardait de tous côtés autour de lui. Et il s’est abattu sur le château des