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DIX-NEUVIÈME RUNO

sommaire.
Ilmarinen entre aussitôt après Wäinämöinen dans la maison de Pohjola, et demande la main de la jeune fille. — La mère y met trois conditions. — Il faut d’abord que le héros laboure un champ rempli de serpents, puis qu’il musèle l’ours de Tuoni, le loup de Manala, et, enfin, qu’il prenne le grand brochet infernal dans le fleuve noir de Tuoni. — Ilmarinen, épouvanté d’une pareille tâche, s’en plaint à la jeune fille. — Celle-ci, qui déjà l’a choisi pour époux, s’empresse de l’aider de ses conseils ; et le héros sort vainqueur de toutes les épreuves. — Louhi donne alors son consentement à leur union. — Wäinämöinen retourne seul dans sa maison, et chante un chant dans lequel il exhorte les vieillards à ne jamais se poser en rivaux des jeunes hommes.

Le forgeron Ilmarinen, le batteur de fer éternel, se hâta d’entrer lui-même dans la maison, de s’introduire sous le toit.

Une coupe d’hydromel fut apportée, une coupe remplie du suc du miel fut présentée au héros. Et quand il la tint entre ses mains, Il dit : « Jamais, tant que durera cette vie, tant que brillera la lune splendide, je ne boirai de cette boisson, avant d’avoir vu celle qui m’appartient. Est-elle prête celle pour laquelle j’ai veillé, celle pour laquelle j’ai dû veiller ? »

La mère de famille de Pohjola lui répondit : « Elle est bien empêchée, elle est grandement entravée celle pour laquelle tu as veillé, pour laquelle tu as dû veiller. Un de ses pieds est à peine chaussé, l’autre ne l’est qu’à