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DIX-SEPTIÈME RUNO.

sommaire.
Wäinämöinen se rend auprès du géant Wipunen, pour lui demander les trois paroles qui lui manquent. — Le géant est mort. — Wäinämöinen descend dans sa tombe. — Wipunen l’engloutit dans sa gorge immense. — Wäinämöinen pénètre jusqu’au foud de ses entrailles, où il établit une forge. — Wipunen, en proie à d’horribles douleurs, supplie le héros de se retirer, puis fulmine coritre lui les formules magiques les plus violentes. — Wäinämöinen réclame les trois paroles. — Enfin, le géant se décide à le satisfaire, — Wäinämöinen sort alors de ses entrailles et achève la construction de son bateau.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen était donc revenu des demeures de Tuonela, des abîmes éternels de Manala, sans en rapporter les paroles, les grandes paroles magiques. Il pensa dans sa tête, il réfléchit profondément dans son âme, il se demanda où il pourrait les trouver enfin.

Un berger vint à sa rencontre et lui dit : « Tu trouveras cent paroles, mille matières de chant dans la bouche d’Antero Wipunen[1], dans le ventre du prodigieux géant. Voilà celui auquel tu dois t’adresser. La route pour arriver jusqu’à lui n’est pas bonne, elle n’est pas non plus des pires. Il faut en parcourir, la première partie, sur la pointe des aiguilles des femmes, la seconde partie, sur la pointe des glaives des hommes, enfin, la troisième partie, sur le tranchant des haches des héros. »

  1. Sorcier-géant, surnommé dans les runot Ukkonpoika, fils d’Ukko, Kaleva ou vieux Kaleva (Vakka Kaleva).