Page:Léouzon le Duc - Le Kalevala, 1867.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

QUINZIÈME RUNO.

sommaire.
Kylliki s’aperçoit que le peigne laissé par Lemmikäinen distille du sang. C’est le signal de sa mort. — La vieille mère du héros se rend à Pohjola, pour chercher des nouvelles de son fils. — Louhi lui raconte, après de longs discours, la dernière épreuve qu’elle a imposée à Lemmikäinen ; mais le soleil lui apprend positivement qu’il est mort et où il a été enseveli. — La mère de Lemmikäinen se rend près du fleuve de Tuoni ; elle en retire le corps mutilé de son fils, lui rend la vie par une longue suite d’évocations ainsi que par l’application d’un baume magique, et le ramène dans sa maison.

La mère du joyeux Lemmikäinen pense et se demande sans cesse dans sa maison : « Où donc est allé Lemmikäinen ? où a disparu Kaukomieli, puisque l’on ne sait encore s’il est de retour de son voyage à travers le vaste monde ? »

La pauvre mère, l’infortunée nourrice ignorait où errait sa propre chair, son propre sang : si c’était parmi les collines couvertes de bourgeons, les landes hérissées de bruyères, les flots de la mer écumeuse, ou parmi les grandes batailles, les mêlées sauvages, là où le sang jaillit des glaives et monte en rouges bouillons jusqu’aux genoux.

Kylliki, la belle femme, s’agitait et regardait partout dans la maison de Lemmikäinen, dans la demeure du beau Kaukomieli. Soir et matin, elle examinait le peigne du héros. Or, un jour, un matin, elle remarqua qu’il