QUINZIÈME RUNO.
La mère du joyeux Lemmikäinen pense et se demande sans cesse dans sa maison : « Où donc est allé Lemmikäinen ? où a disparu Kaukomieli, puisque l’on ne sait encore s’il est de retour de son voyage à travers le vaste monde ? »
La pauvre mère, l’infortunée nourrice ignorait où errait sa propre chair, son propre sang : si c’était parmi les collines couvertes de bourgeons, les landes hérissées de bruyères, les flots de la mer écumeuse, ou parmi les grandes batailles, les mêlées sauvages, là où le sang jaillit des glaives et monte en rouges bouillons jusqu’aux genoux.
Kylliki, la belle femme, s’agitait et regardait partout dans la maison de Lemmikäinen, dans la demeure du beau Kaukomieli. Soir et matin, elle examinait le peigne du héros. Or, un jour, un matin, elle remarqua qu’il