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introduction

qui leur ont été transmises de génération en génération. Ceux d’entre eux dont la mémoire est le plus riche en souvenirs jouissent d’une estime et d’une considération singulier ; ils apparaissent aux yeux du peuple, comme participant à la vertu et à la puissance de ces âges héroïques dont ils chantent les merveilleuses aventures. Mais ce n’est pas seulement dans la Finlande proprement dite qu’abondent les runot traditionnelles ; partout où a vécu la race finnoise, partout où vivent encore des débris ou des alliés de cette race, depuis le nord de la Norvége jusqu aux versants de l’Altaï, ces mêmes runot se retrouvent, identiques quant au fond, malgré le mélange et la disparité des éléments, la multiplicité des variantes, en sorte que leur masse réunie peut être considérée comme le monument littéraire synthétique et complet de toute la nationalité finnoise.

Parmi les hommes qui s’imposèrent la tâche de recueillir les runot, nous devons nommer avant tous le savant docteur Lönnrot. C’est lui qui, le premier, l’entreprit sur une grande échelle. Pendant plusieurs années, à partir de 1828, il parcourut dans tous les sens les régions principales de l’ancienne Finlande ; il visita chaque cité, chaque village, chaque habitation, s’asseyant à