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QUATORZIÈME RUNO.

sommaire.
Le joyeux Lemmikäinen, après une suite d’invocations et de conjurations, et grâce au concours des dieux et des déesses des bois, réussit à prendre l’élan de Hiisi et à l’amener dans Pohjola. — Louhi lui impose alors de mettre un mors au coursier flamboyant de Hisi. — Lemmikäinen satisfait à cette seconde épreuve, et demande de nouveau la main de la jeune fille. — Louhi met à son consentement une troisième et dernière condition, savoir : de tuer le cygne du fleuve noir de Tuoni. — Lemmikäinen se dirige vers ce fleuve, armé de son arc. — Mais le vieux berger de Pohja épie son arrivée, le tue au moyen d’un serpent évoqué par lui, puis le précipite dans le fleuve de Tuoni. — Là, le fils de la Mort met le corps de Lemmikäinen en pièces.

Le joyeux Lemmikäinen pense et médite profondément ; il se demande où il doit aller, quelles traces de suksi il doit suivre ; s’il renoncera aux élans de Hiisi, pour regagner sa demeure, ou s’il tentera encore l’entreprise, et s’il cherchera à se concilier la mère de la forêt, à charmer les belles jeunes filles des bois.

Et il prend la parole et il dit : « Ô Ukko, Dieu suprême entre tous les dieux, Ukko, père céleste, fais-moi, maintenant, des suksi bien droits, des suksi légers et flexibles, afin, qu’avec eux, je m’élance à travers les plaines et les marais, les champs de Hiisi, les vastes landes de Pohja, jusqu’aux lieux que fréquente l’élan de Hiisi, jusqu’aux sentiers où bondit le renne infernal.

« Oui, seul d’entre les hommes, seul d’entre les héros je veux aller chasser, je veux aller travailler en plein air,