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TREIZIÈME RUNO.

sommaire.
Lemmikäinen demande à la mère de famille de Pohjola la main de sa fille. — Louhi promet de la lui accorder s’il peut atteindre le coursier de Hiisi et le ramener captif. — Lemmikäinen se fait fabriquer des suksi pour courir sur la neige et s’élance à la poursuite du coursier infernal. — Il l’atteint et l’enchaîne, mais l’animal rompt ses liens et s’échappe. — Lemmikäinen se remet à sa poursuite ; tout à coup ses suksi se brisent, et il est forcé de s’arrêter.

Le joyeux Lemmikäinen dit à la mère de famille de Pohjola : « Maintenant, ô vieille, amène ici tes filles ; je veux choisir pour moi la plus grande, la plus belle de la bande. »

La mère de famille de Pohjola répondit : « Je ne te donnerai aucune de mes filles, ni la plus grande ni la plus petite, ni la plus belle ni la plus laide, car tu as déjà une femme, une véritable épouse dans ta maison[1]. »

Le joyeux Lemmikäinen dit : « J’enchaînerai Kylliki dans le village, je l’attacherai à d’autres seuils, à d’autres habitations ; je trouverai ici une meilleure femme[2].

  1. La polygamie n’a jamais été en usage chez les peuples finnois. Les runot, du moins, protestent en toute occasion contre la pluralité des femmes.
  2. Ce qui signifie, sans doute : Je divorcerai avec Kylliki, et ferai en sorte qu’elle s’unisse à un autre époux.