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DOUZIÈME RUNO.

sommaire.
Kylliki, oubliant son serment, va folâtrer hors de sa maison. — Lemmikäinen, plein de colère, prend le parti de l’abandonner et d’aller chercher dans Pohjola une autre épouse. — Sa mère s’efforce de le détourner de ce projet et lui représente les dangers qu’il aura à courir de la part des puissants sorciers du pays. — Lemmikäinen méprise orgueilleusement cet avis, met en état ses armes de combat et s’apprête à partir. — Au moment de se mettre en route, il arrange sa chevelure et suspend son peigne au mur de la chambre, en disant que sa mort ne sera certaine que lorsque ce peigne apparaîtra rouge de sang. — Il arrive dans Pohjola, et débute par berner tous les hommes de la maison, à l’exception d’un vieux berger aveugle, auquel il reproche les crimes de sa jeunesse et qu’il traite avec le plus sanglant mépris. — Celui-ci conçoit le projet de se venger.

Ahti Lemmikäinen, le beau Kaukomieli, vécut de longs jours dans une heureuse union avec la jeune fille. Il n’alla point à la guerre, et Kylliki ne vagabonda point dans le village.

Mais il arriva qu’un jour, un matin, Ahti Lemmikäinen partit pour la pêche ; et il ne revint pas le soir, il ne revint pas à la tombée de la nuit. Kylliki sortit, alors, dans le village, et alla se mêler aux jeux bruyants des jeunes filles.

Qui en portera la nouvelle ? Qui annoncera l’événement ? Ainikki, la sœur, la propre sœur du joyeux héros. « Ô Ahti, mon cher frère, Kylliki est sortie dans le village ; elle court les maisons étrangères, se mêlant à la