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DIXIÈME RUNO.

sommaire.
Wäinämöinen, de retour dans son pays, exhorte Ilmarinen à se rendre à Pohjola pour y forger le Sampo et y épouser la jeune fille. — Ilmarinen s’y montre peu disposé. — Alors, Wäinämöinen le fait monter sur un arbre enchanté, et de là le forgeron est emporté sur les ailes du vent jusqu’à Pohjola. — Louhi le reçoit avec joie. — Il dresse sa forge, et après plusieurs tentatives, réussit à fabriquer le Sampo. — Il réclame la jeune fille, comme prix convenu de son travail. — Mais celle-ci refuse de le suivre. — Louhi donne au héros un bateau rapide avec lequel il retourne dans son pays, et raconte à Wäinämöinen les résultats de son voyage.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen attela son fauve étalon à son traîneau, à son beau traîneau ; puis il y prit place et se mit en route.

Il fait claquer son fouet orné de perles ; il en frappe la noble bête ; et elle bondit, et elle dévore l’espace avec une fougue impétueuse. Le traîneau glisse, la route disparaît ; le brancard en bois de bouleau rend un bruit sourd, le timon en bois de sorbier craque violemment.

Il marche avec un fracas de tempête ; il franchit les marais, les plaines, les vastes bois. Il marche un jour, il marche deux jours ; le troisième jour il atteint les landes de Kalevala, les champs d’Osmo.

Là, il s’arrête à l’extrémité d’un pont, et il dit : « Dévore le songeur, à loup ! Tue Lappalainen[1], ô maladie,

  1. Fils de Lapon.