HUITIÈME RUNO.
Elle était belle la vierge de Pohja ; c’était la gloire de la terre, la parure de l’onde. Elle était assise sur la voûte de l’air, appuyée sur l’arc-en-ciel, resplendissante dans ses vêtements blancs. Et elle tissait un tissu d’or, un tissu d’argent, avec une navette d’or, un métier d’argent.
La navette glissait rapide de ses mains ; elle allait et venait sans cesse, lorsque la jeune fille tissait son tissu d’or, son tissu d’argent.
Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen s’éloignait, à grand bruit, de la sombre Pohjola, de la nébuleuse Sariola. Quand il eut fait un peu de chemin, il entendit la navette bruire au-dessus de sa tête.
Il leva les veux vers le ciel, et il vit un bel arc déployé sur la voûte de l’air, et sur cet arc, une jeune fille qui tissait un tissu d’or, un tissu d’argent.