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HUITIÈME RUNO.

sommaire.
Wäinämöinen aperçoit la vierge de Pohjola, appuyée sur l’arc-en-ciel. — Il l’invite à descendre dans son traîneau, pour devenir son épouse. — La jeune fille, après diverses objections, promet enfin de se rendre à son désir, s’il sort vainqueur des épreuves qu’elle lui propose. — Wäinämöinen se tire avec bonheur des deux premières, mais quand vient la troisième où il s’agit de la construction d’un bateau, il se blesse grièvement au genou avec sa hache. — Le sang du héros coule avec abondance. — Alors, Wäinämöinen remonte dans son traîneau et va à la recherche de celui qui pourra le guérir. — Il trouve un vieillard qui, fort de la vertu des paroles originelles, lui promet de s’en charger.

Elle était belle la vierge de Pohja ; c’était la gloire de la terre, la parure de l’onde. Elle était assise sur la voûte de l’air, appuyée sur l’arc-en-ciel, resplendissante dans ses vêtements blancs. Et elle tissait un tissu d’or, un tissu d’argent, avec une navette d’or, un métier d’argent.

La navette glissait rapide de ses mains ; elle allait et venait sans cesse, lorsque la jeune fille tissait son tissu d’or, son tissu d’argent.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen s’éloignait, à grand bruit, de la sombre Pohjola, de la nébuleuse Sariola. Quand il eut fait un peu de chemin, il entendit la navette bruire au-dessus de sa tête.

Il leva les veux vers le ciel, et il vit un bel arc déployé sur la voûte de l’air, et sur cet arc, une jeune fille qui tissait un tissu d’or, un tissu d’argent.