SEPTIÈME RUNO.
Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen flotta, tel qu’une branche de sapin, tel qu’un rameau de pin, pendant six jours, pendant sept nuits d’été, à travers les vastes abîmes. Devant lui s’étend la mer humide, au-dessus de sa tête, le ciel rayonne.
Il flotte encore deux nuits, encore deux des plus longs jours. Enfin, après le huitième jour, après la neuvième nuit, il se sentit fatigué, il se sentit malade, car il n’avait plus d’ongles aux pieds, ni de peau sur les doigts.
Alors, le vieux Wäinämöinen dit : « Malheur à moi, infortuné, malheur à moi, accablé de misère ! Voilà que j’ai quitté mon pays, que j’ai abandonné mon antique demeure, pour passer ma vie sous la voûte du ciel, pour être ballotté les années, et les jours, par la tempête, sur ces espaces sans limites, sur ces mers sans rivages. Il