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CINQUIÈME RUNO.

sommaire.
Wäinämöinen va à la recherche d’Aino. — Il jette ses filets dans la mer et en retire un poisson d’une forme étrange. — Au moment où il s’apprête à le dépecer il lui échappe des mains et lui reproche de n’avoir point reconnu en lui la sœur de Joukahainen. — Wäinämöinen la conjure de revenir. — Mais la jeune fille ne revient pas. — La mère de Wäinämöinen surgit alors de sa tombe et conseille à son fils d’aller chercher une autre fiancée parmi les vierges de Pohja.

Déjà la nouvelle retentit au loin, la nouvelle de la mort de la jeune fille, de la disparition de la belle.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen fut saisi de douleur. Il pleura la jeune fille tous les soirs, il la pleura tous les matins, il la pleura presque toutes les nuits ; il pleura le destin funeste d’Aino, sa mort dans l’onde humide, sous les vagues profondes ; et il s’en alla le cœur gros, les yeux en larmes, vers les rivages de la mer bleue ; et il parla, et il dit :

« Raconte-moi, maintenant, ton rêve, ô Untamo[1], raconte-le-moi, selon ton goût, ô paresseux de la terre : où est Ahtola[2] ? où demeurent les vierges de Wellamo[3] ? »

  1. Personnification du sommeil et des songes ; peut-être le dieu ou le génie qui y préside. Les runot ne nous donnent sur ce nom, dont le sens originel est depuis longtemps oublié, aucune indication précise.
  2. Demeure d’Ahto ou Ahti, dieu des eaux.
  3. Les filles de la femme d’Ahti ; les vierges de l’onde.