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quatrième runo

trois mois, pour la jeune fille privée d’amour, pour celle qui repose au fond de la mer.

Celui qui dit : « Fiancé, fiancé ! » chanta pendant six mois, pour le fiancé privé de sa fiancée, pour celui qui est laissé en proie aux amers regrets.

Celui qui dit : « Joie, joie ! » chanta toute sa vie, pour la mère privée de joie, pour celle qui pleure sans repos.

Et la mère d’Aino dit : « Il ne faut pas qu’une mère accablée par la douleur écoute longtemps le coucou chanter. Lorsque le coucou chante, le cœur bat, les pleurs viennent aux yeux, les larmes roulent des joues, plus grosses que des pois mûrs, plus enflées que la semence des fèves. Oui, la vie s’use d’une aune, le corps vieillit d’un empan, tout le corps se brise, lorsqu’on prête l’oreille au coucou du printemps. »