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venir universel, parce que les animaux terrestres ont tous cette ressemblance et cette conformité de membres, qu’ils sont toujours composés de muscles, de nerfs et d’os, et ils ne diffèrent qu’en longueur ou en grosseur, comme on verra dans les démonstrations de l’anatomie. Pour ce qui est des animaux aquatiques, parmi lesquels il y a une grande quantité d’espèces différentes, je ne conseillerai point au Peintre de s’y amuser.


CHAPITRE XXIII.

De ceux qui s’adonnent à la pratique avant que d’avoir appris la théorie.

Ceux qui s’abandonnent à une pratique prompte et légère avant que d’avoir appris la théorie, ou l’art de finir leurs figures, ressemblent à des matelots qui se mettent en mer sur un vaisseau qui n’a ni gouvernail ni boussole : ils ne savent quelle route ils doivent tenir. La pratique doit toujours être fondée sur une bonne théorie, dont la perspective est le guide et la porte ; car sans elle on ne sauroit réussir en aucune chose dans la peinture, ni dans les autres arts qui dépendent du dessin.