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a vu dans la nature ; la mémoire n’a ni assez de force, ni assez d’étendue pour cela ; ainsi, le plus sûr est de travailler, autant que l’on peut, d’après le naturel.


CHAPITRE XXI.

De la variété des proportions dans les figures.

Un Peintre doit faire tous ses efforts pour se rendre universel, parce que, s’il ne fait bien qu’une seule chose, il ne se fera jamais beaucoup estimer. Il y en a, par exemple, qui s’appliquent à bien dessiner le nud ; mais c’est toujours avec les mêmes proportions, sans y mettre jamais de variété : cependant il se peut faire qu’un homme soit bien proportionné, soit qu’il soit gros et court, soit qu’il ait le corps délié, soit qu’il ait la taille médiocre, soit enfin qu’elle soit haute et avantageuse. Ceux qui n’ont point d’égard à cette diversité de proportions, semblent former toutes leurs figures dans le même moule : ce qui est fort blâmable.


CHAPITRE XXII.

Comment on peut être universel.


Un Peintre savant dans la théorie de son art, peut, sans beaucoup de difficulté, de-