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bleau, et couchez la teinte des carnations avec des brosses, et en même temps pendant qu’elle est toute fraîche, vous y marquerez à votre manière les ombres qui doivent être fort douces. La carnation se fera de blanc, de lacque, et de macicot ; la teinte de l’ombre sera composée de noir et de terre d’ombre, ou d’un peu de lacque, si vous voulez avec de la pierre noire. Après avoir légèrement ébauché votre tableau, laissez-le sécher, puis vous le retoucherez à sec, avec de la lacque détrempée dans de l’eau de gomme, et qui ait été gardée long-temps en cette eau de gomme, parce qu’elle est alors d’un meilleur usage, et elle ne porte point de lustre lorsqu’elle est mise en œuvre. Pour faire encore vos ombres plus noires, prenez de la lacque dont je viens de parler, détrempée avec de l’encre gommée ; et de cette teinte vous pourrez ombrer plusieurs couleurs, parce qu’elle est transparente, et elle sera fort bonne pour donner les ombres à l’azur, à la lacque, au vermillon, et à quelques autres semblables couleurs.